mardi 21 mars 2017

La fille d'avant de JP Delany



Quatrième de couverture: 

Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Lorsqu’elle découvre le One Folgate Street, elle est conquise par cette maison ultra moderne, chef d’oeuvre de l’architecture minimaliste, parfaite. Mais pour y vivre, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs. Peu à peu, Jane acquiert une inquiétante certitude : la maison est pensée pour transformer celui qui y vit. Or elle apprend bientôt qu’Emma, la locataire qui l’a précédée et qui lui ressemble étrangement, y a trouvé une fin tragique.
Alors qu’elle tente de démêler le vrai du faux, Jane s’engage sur la même pente, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes… et vit dans la même terreur que la fille d’avant.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch.

JP Delaney est le pseudonyme d’un écrivain qui a publié plusieurs romans à succès sous d’autres noms. La Fille d’avant est sa première incursion dans le thriller psychologique.


Mon avis:

Je mets La Fille d'avant dans le tas de livres qui m'ont été vendus et survendus comme étant le nouveau la Fille du Train ou Gone Girl. Cette folie va-t-elle finir? Pourquoi un livre ne peut-il pas rester sur ses propres mérites? Je suppose que c'est ma faute de céder encore une fois à un livre avec le mot "Fille'' (ou Girl). 

Encore une fois, j'atterris dans la minorité. Les chroniques que j'ai vues de La Fille d'avant ont été toutes positives voire dithyrambiques et apparemment il sera bientôt adapté au cinéma. Alors, prenez cette chronique avec des pincettes. Ce ne sont que les pensées et les sentiments d'une humble lectrice.

Alors quoi? - Je ne comprends pas. 
Tout ce scénario est étrange. Je n'ai rien contre l'étrange quand c'est crédible, mais là, c'est incohérent, impair. Complètement invraisemblable!
Quelle personne raisonnable accepterait de vivre dans cette situation?  oublions raisonnable - pourquoi quelqu'un s'inscrirait-il pour cela?

Je ne sais si c'est moi, mais pas question que j'accepte un jour d'abandonner la plupart de mes biens pour m'installer dans une boîte en pierre minimaliste comme maison, qui vient en plus avec plus de 200 stipulations faites de règles restrictives et ridicules. Et aussi, réussir un questionnaire bizarre, et voir s'arrêter mes «commodités» à chaque fois que le maniaque perfectionniste de propriétaire veut que je réponde à une autre série de questions. Le tout dans un effort pour évaluer mon «évolution» ou mon acceptation du style de vie que la maison exige. 

Je m'en fous de savoir à quel point la maison est belle ou à quel point le propriétaire est un architecte célèbre; je ne le ferais pas!

L'auteur vend l'idée en recueillant la sympathie du lecteur à l'égard des deux femmes et l'attrait de la technologie haut de gamme. C'est la maison intelligente ultime; les deux femmes ont récemment connu des tragédies et ont besoin d'un nouveau départ. Et, bien sûr, le loyer de cette pseudo cellule de pierre est assez bon marché. Hmm. . . Je me demande pourquoi?

Ok, j'arrête mon cirque, un peu d'objectivité s'impose. On reprend du début:

On suit l'histoire à travers les voix des deux femmes:
Emma, la locataire précédente, et Jane, la locataire actuelle. L'histoire alterne passé (avant) et présent (maintenant), situés à deux ans d'intervalle, à un rythme assez rapide avec des chapitres très courts. 

Nous pouvons voir comment leurs récits se reflètent et c'est parfois un peu alambiqué. 
Plus d'une fois, j'ai dû retourner au début du chapitre pour voir dans la tête de qui j'étais, parce que j'étais un peu perdue. 
J'ai aimé la notion d'être prise dans une histoire ou dans votre passé et de recréer voire revivre cette même histoire encore et encore. Mais c'est presque tout ce que j'ai aimé. 
L'intrigue entière semble un désordre emmêlé et pas un que j'ai particulièrement apprécié de dénouer. 

Cependant, il y avait quelque chose qui me faisait tourner les pages. Je ne peux pas dire que j'ai été impressionnée cependant - pas par les personnages (car je déteste les femmes faibles), le scénario ou même le "twist" final -je mets les guillemets parce que je l'ai deviné dès le début-. 

Bref, une lecture agréable tout au plus. Je n'ai toujours pas vu ce que tant d'autres y ont trouvé d'exceptionnel!





SNJÓR de Ragnar Jonasson: Un huis-clos Islandais glaçant!



Attachez vos ceintures! Préparez vos gants et vos bonnets, je vous emmène au nord de l'Islande avec le digne successeur de Indridason! 



Quatrième de couverture:

Snjór. La neige, en islandais. 
Celle qui tombe sans discontinuer sur la ville la plus au nord de l’Islande, Siglufjördur. Un village de pêcheurs auquel on ne peut accéder que par un tunnel étroit, creusé à même la montagne. Ari Thór, qui vient de terminer l’école de police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première affectation. Sa fiancée refuse de le suivre dans ce trou paumé. 
Siglufjördur, la ville où il ne se passe rien, où personne ne ferme jamais sa porte à clef. Mais voilà : une jeune femme est retrouvée morte, à moitié nue dans la neige ; un vieil écrivain renommé fait une chute mortelle dans le théâtre local... Ari Thor se retrouve plongé au cœur d'une petite communauté où chacun tient l’autre par ses mensonges et ses secrets. Une avalanche et des tempêtes de neiges incessantes ferment temporairement l’accès du tunnel. La nuit polaire ne réserve plus une seule minute de jour… Un effroyable sentiment de claustrophobie submerge peu à peu Ari, que viennent également tourmenter des résurgences de son passé. L’étau se resserre autour du policier, aveuglé par la neige et les faux-semblants, sombrant dans sa propre noirceur.



Mon avis:

Snjór est le premier opus de la tétralogie Dark Iceland de la nouvelle star montante du polar Islandais Ragnar Jonasson rendu accessible aux lecteurs francophones grâce aux éditions de La Martinière Noir.

Le livre se lit comme un whodunnit à l'ancienne avec une mise en place particulière. 

Il raconte l'histoire d'Ari Thor, un policier nouvellement diplômé, qui accepte un poste de travail dans la petite communauté nordique de Siglufjörður, laissant derrière lui non seulement la ville, mais aussi sa petite amie, et s'immergeant dans un climat claustrophobe et littéralement glaçant...


L'emplacement de Siglufjörður (carré rouge) sur la carte de l'Islande

Siglufjörður est une petite ville de pêche avec des familles qui habitent là depuis des générations donc naturellement où tout le monde sait tout de tout le monde. Dès son arrivé, Ari est étiqueté "outsider", rejoignant ce qui est une très petite présence policière dans la ville.

"Depuis son arrivée, il avait éprouvé par tous les pores de sa peau l'impression d'être un nouveau venu dans un lieu étrange. Personne ne l'approchait, et pourtant, tout le monde savait qui il était – tout le monde savait qui était tout le monde dans cette ville repliée sur elle même. Au club de sport ou à la piscine, personne ne venait lui parler. Il croisait souvent des regards interrogateurs, qui jaugeaient cette nouvelle recrue de la police locale."

Le corps d'une femme se trouve dans la neige. Un halo de sang rouge se glissant dans la blancheur froide, elle a l'air d'avoir été soigneusement placée là. Un auteur âgé et très célèbre a également trouvé la mort dans un théâtre de la société dramatique locale. 

Ces événements sont-ils liés? 

Ce qui suit est un récit assez lent avec des indices qui font peu à peu surface à mesure que l'histoire se déroule. Presque tous les personnages présents se voient donner un background ce qui confère à l'histoire une profondeur réaliste ; et la ville elle-même prend tellement le devant de la scène que nous recevons une vraie sensation du froid, de l'éloignement et de la beauté pure de Siglufjörður

Il était très intéressant d'apprendre qu'en dehors de sa carrière d'avocat, Ragnar Jonasson avait déjà traduit un tas de romans d'Agatha Christie en islandais. L'influence de Christie est palpable autant sur le scénario que sur le style d'écriture, et ce n'est pas exagéré de dire que l'apprenti rend un bel hommage au maître avec ce roman très réussi.

En utilisant les frontières claustrophobes de cette petite communauté à Siglufjörður, et son relative inaccessibilité en raison de l'emplacement et des intempéries, Jonasson crée habilement un véritable huis-clos, avec un nombre limité de suspects (encore du Agatha Christie) nous défiant d'essayer d'identifier le ou les Coupable(s) nous-mêmes! Et par le biais d'une série de "tours" dans le récit, tout n'est pas tel qu'il apparaît, confondant non seulement Ari Thor, mais aussi l'humble lecteur le long du chemin. 
Un whodunnit qui frappe fort, tout en cachant habilement le comment et le pourquoi jusqu'aux dernières pages!

L'auteur étant familier avec le cadre isolé de ce livre (les parents de Jonasson viennent de Siglufjörður), l'atmosphère sombre et froide due à l'hiver rigoureux est fortement travaillée. 

"Il ne trouverait pas la sérénité en se promenant dans les rues, les yeux tournés vers le ciel, l’esprit empli de neige. Chaque flocon lui donnerait l’impression d’être enfoui dessous, bloqué dans cet étrange lieu. Prisonnier."

J'étais d'ailleurs si intriguée par l'endroit que je me suis retrouvée à chercher des photos de la ville sur internet pour pouvoir visualiser les montagnes et les lacs. Étourdissant!!!

Siglufjörður l'hiver

Siglufjörður le printemps


Le livre est lent par moments, mais étant une adepte du polar nordique j'ai beaucoup aimé ce rythme langoureux d'autant plus que la dernière partie du livre est très rapide et très chargée de révélations! 

D'une certaine façon on retrouve avec plaisir la familiarité bien aimée d'une bon vieux policier "classique" quoi que original dans le fond, une familiarité éclipsée par toute la psychologie sombre des thrillers contemporains de ces dernières années!

Bref, vous l'avez deviné, j'ai beaucoup apprécié Snjór, et j'ai également développé un faible pour Ari Thor dont je suivrai certainement les péripéties dans Mörk (le deuxième opus) fraîchement paru chez les éditions de La Martinière Noir.

A recommander à tous les adeptes de polar nordique, de Agatha Christie ou de la bonne littérature à suspens sans prise de tête!






mercredi 8 mars 2017

Charade de Laurent Loison: Un thriller qui décoiffe..littéralement!




Oh My God la claque!!!!
Pour une fois je suis d'accord avec toutes les critiques dithyrambiques! 
Je vous explique pourquoi...


Quatrième de couverture:


Le cadavre d’une jeune femme est retrouvé, le visage encore marqué par la douleur de la torture qu’elle a subie. Dans une enveloppe abandonnée sur l’atroce scène de crime, une simple phrase : « les premiers seront les derniers ». Bientôt ce sont d’autres victimes, d’autres messages… Et un mystère qui reste entier.
Pour arrêter ce jeu sordide, le 36 quai des Orfèvres a missionné le commissaire Florent Bargamont. Le brillant mais glacial enquêteur fait équipe pour la première fois avec une jeune et enthousiaste criminologue, Emmanuelle de Quézac. Malgré les rivalités qui font rage au sein du 36, le duo d’enquêteurs se lance à corps perdu à la poursuite de ce tueur en série aussi terrifiant qu’inhumain.



La dédicace en charade que m'a gentiment fait l'auteur :)


Mon avis:


Moi qui croyais avoir tout vu et tout lu en matière de thriller et de tueurs en série abjects! Le tueur à charade a dépassé tous mes cauchemars! 

La première scène est assez originale, une conférence de presse pour "fêter" l'arrestation du tueur à Charade qui a sévi pendant des semaines en perpétrant des meurtres plus atroces l'un que l'autre.  On découvre presque aussitôt que le héros célébré n'est pas le personnage principal qui a mené l'enquête. Pire encore, c'est son rival et son "ennemi" juré au sein de 36 quai des Orfèvres!! On sent tout de suite que quelque chose cloche! Le deuxième chapitre est donc un retour en arrière, on reprend tout du début.

On est mis dans le bain dès le premières pages, et on ne peut plus lâcher! Le cadre est mis immédiatement, les personnages présenté, la première scène de crime révélée dans toute son horreur et l'enquête commence!


Ça fait longtemps que j'ai pas lu un thriller avec des scènes de crime aussi immonde! Le tueur à charade a une imagination aussi tordue que fertile, et il ne lésine pas sur les moyens. Aucun meurtre ne ressemble à l'autre, ce qui est peu commun pour un serial-killer et très déroutant pour les enquêteurs. 

Seuls points communs: la mort -beaucoup trop- lente, la longue souffrance, et l'incongruité des méthodes quasi expérimentales..et bien sûr les bains de sang!

Les personnages principaux, le commissaire Florent Bargamont et la criminologue Emmanuelle de Quézac sont assez attachants, et leur développement intéressant. J'avoue avoir un gros faible pour Florent, fort fort charismatique malgré ses crises de colère, son humeur labile et sa tendance à la violence!

Le style d'écriture est très simple, il n'y a pas beaucoup de profondeur et la psychologie des personnages n'est pas très fouillée notamment dans la première partie où on reste quand même sur un schéma un peu classique. Mais loin de me déranger, j'ai trouvé la plume addictive dans sa simplicité!


Le point fort reste néanmoins le suspens haletant! Accrochez-vous, une fois la deuxième moitié du livre entamée, le rythme devient absolument dingue, pas de pause, vous restez en apnée, vous oubliez de bouger, de manger, de dormir...et mon Dieu le double twist final!!! 
L'identité du tueur n'en fait pas partie pour moi (je l'ai senti un peu avant la fin), mais la solution de la charade!!! Un truc de ouf! j'ai dû la lire plus qu'une fois pour tout mettre à sa place, et puis le motif (qui est quand même annoncé dans l'épilogue, oui vous avez bien lu, un presque-twist dans l'épilogue!!), m'est tombé sur la tête! Une vrai révélation! Une explication scientifique psychiatrique, et pas des moindres, avec une thématique à laquelle je suis particulièrement sensible! 

Je vous n'en dis pas plus, si ce n'est déjà fait!


Bref, vous l'avez compris, coup de cœur absolu! Hautement recommandé pour tout amateur de thriller/polar qui a l'estomac bien accroché! Je suis impatiente, mais carrément impatiente, pour la suite! Un premier roman qui promet, et oui, qui décoiffe!






mardi 7 mars 2017

Êtes-vous psychopathe de Jon Ronson: Et si on pouvait savoir?

Et si nous étions finalement tous fous ?

Quatrième de couverture:

Voyage d'un candide au pays des désordres mentaux.
Jon Ronson, l'auteur reconnu des  Chèvres du Pentagone s’aventure dans un voyage rocambolesque au pays des désordres mentaux pour essayer de savoir si notre société n'est pas animée au final, plus par la folie que par la raison, par les névroses que par l'intelligence.
Pour ce faire, il rencontre des psychopathes remarquables, des psychiatres un peu cinglés, des hommes d’affaires qui, du narcissisme à l’asociabilité, doivent leur réussite à leurs névroses. Cette épopée aussi loufoque qu’éclairante le conduit chez le célèbre psychologue canadien Robert D. Hare, l’inventeur du test du psychopathe, moyen infaillible de mesurer notre degré de folie.
Entre Woody Allen et Hunter S. Thompson, Jon Ronson se promène dans l’antichambre de la démence avec une autodérision et un humour caustique et pose des questions dérangeantes sur nos désordres. Pouvons-nous échapper à l’un des 374 types de troubles mentaux répertoriés ? Sommes-nous tous fous ? Dans cette exploration aussi désopilante qu’irrévérencieuse, il questionne la notion de normalité dans notre société et la façon dont cette notion floue a donné lieu à une économie florissante.
Jon Ronson est né en 1967 au Pays de Galles. Journaliste et écrivain, il a notamment publié Les Chèvres du Pentagone, adapté au cinéma en 2009, avec Georges Clooney dans l’un des rôles principaux. Scénariste, il a écrit Okja, le nouveau film de Joon-ho Bong (Memories of murder, Snowpiercer Le Transperceneige), avec Jake Gyllenhaal.

Mon avis:


Qu'obtient-on quand on prive un humain de conscience? S'il n'y avait ni empathie, ni culpabilité, ni honte, ni angoisse, ni compassion?...
Si le contrôle des impulsions signifiait tout simplement attendre le bon moment?..
Si l’ego était tout ce qui importe? le désir de dominer les autres, la manipulation éhontée?
Peut-être obtient-on quintessence d'une créature avec l'esprit d'un être humain, mais l'âme d'un insecte, pas d'ornements d'honneur ou de responsabilité (et encore moins de personnalité).

Jon Ronson amène le lecteur dans un voyage dans la folie. Ce qui commence comme une enquête légère sur des livres mystérieux envoyés aux universitaires du monde entier, devient un documentaire sur les aspects cachés de l'industrie des maladies mentales. Des rencontres avec des patients de services de psychiatrie, des scientologues, des psychiatres éminents dont le fameux Robert Hare qui a élaboré la liste  Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R) de 20 points permettant de "détecter" les psychopathes.

Qu'est-ce qu'un psychopathe? Comment recèle-t-on troubles mentaux? et comment les médicaments psychotropes sont-ils utilisés?

Chaque chapitre est une histoire différente sur un aspect de la façon par laquelle on traitait les maladies mentales dans le passé et de nos jours. Il y a des histoires qui vous feront réfléchir, des histoires pour vous faire rire et d'autres qui vous glaceront le sang!

Je n'ai jamais entendu parler de Jon Ronson avant Êtes-vous psychopate. J'ai choisi ce livre grâce à son titre intrigant, et je suis ravie de l'avoir fait. 
C'est un regard journalistique sur le système de maladie mentale, écrit d'une part pour provoquer la réflexion et d'autre part pour divertir. Loin d'être un exposé scientifique barbant, ce livre brille par son humour, ses histoires fascinantes et la perspective de Ronson, lui-même "profane", un peu perdu dans ce milieu, ne sachant qui croire. Sans prétention, sans prise de tête, sans jargon technique ou hermétique, ce livre est parfaitement accessible pour tous!

Ce que j'ai le plus aimé: le fait qu'il permet aux lecteurs de tirer leurs propres conclusions. Il n'est en aucun cas condescendant. Bien que le titre peut impliquer qu'il s'agit d'un livre focalisé sur les psychopathes, il concerne en fait beaucoup d'aspects de la psychologie humaine et comment les psychiatres abordent certaines questions, tandis que le style d'écriture reste "malin" et saisissant tout le long du livre sans essayer de soutenir une théorie au dépens d'une autre. A chacun sa lecture!

Intéressant et percutant; je le recommande vivement, et pas seulement au férus de la psychologie (comme moi), mais à tous sans exception! On apprend plein de chose avec un énorme plaisir, l'incarnation de l'expression "Joindre l'utile à l'agréable" 😉


Pour les curieux:

Voici la PCL-R de hare:

1. Loquacité et charme superficiel
2. Surestimation de soi
3. Besoin de stimulation et tendance à l’ennui
4. Tendance pathologique au mensonge 
5. Duperie et manipulation
6. Absence de remords et de culpabilité
7. Affect superficiel
8. Insensibilité et manque d’empathie
9. Tendance au parasitisme
10. Faible maîtrise de soi
11. Promiscuité sexuelle
12. Apparition précoce de problèmes de comportement
13. Incapacité à planifier
14. Impulsivité
15. Irresponsabilité
16. Incapacité à assumer la responsabilité de ses faits et gestes
17. Cohabitations de courte durée
18. Délinquance juvénile
19. Violation des conditions de liberté conditionnelle
20. Délits divers

Maintenant vous savez...êtes-vous psychopathe???






La Chambre d'ami de James Lasdun



Quatrième de couverture:


Entre Françoise Sagan et Patricia Highsmith, un huis clos délicieusement pervers !

Imaginez un cadre de rêve : une luxueuse résidence d’été au milieu des montagnes.
Placez-y un trio de personnages troubles : Charlie, un riche banquier new-yorkais, sa femme Chloe et Matthew, le cousin de Charlie, un cuisinier dont l’existence part un peu à la dérive.
Le décor est posé, les pièces sur l’échiquier. En dire plus serait criminel.
Passion, drame, trahison, adultère, meurtre : rien ne manquera à votre plaisir.

Avec cette peinture d’un couple bourgeois qui, sous des apparences parfaites, recèle bien des secrets et des mensonges, James Lasdun évoque à la fois les univers de Françoise Sagan, de Claude Chabrol et de Patricia Highsmith. Autant dire que le suspense, l’intelligence et le plaisir sont au rendez-vous de ce roman aux rebondissements multiples, où chacun est à la fois coupable et victime de sa nature profonde. Un délice.



Mon avis:


Matthew, un chef de la haute cuisine actuellement au chômage, est invité par son riche cousin Charlie, courtier en investissement et marié à Chloé, une artiste à la beauté éthérée, à passer l'été avec eux dans leur maison de campagne idyllique.

Le problème est que Matthew est obsédé par Chloé, et cette dernière semble elle aussi obsédée par un quatrième personnage, qui est décrit plus tard dans le roman.
Chacun de ces trois n'est pas fiable: rien n'est vraiment tel qu'il apparaît. À l'arrière-plan, il y a le vaste écart social et financier entre les deux cousins ​​et le ressentiment profond qui remonte à leur enfance.

A travers des secrets de famille, des soupçons et de la jalousie, des fissures entre les relations entre les trois protagonistes (Matthew, Charlie et Chloé) sont peu à peu révélés, leurs rapports prennent des tournures inattendus et l'image de la famille parfaite fond sous nos yeux!

L'histoire est racontée uniquement de la perspective de Matthieu. On n'a pas les réflexions ou les explications des deux autres personnages, ce qui ampute le roman d'une certaine profondeur. J'aurais préféré avoir les perspectives de Charlie et surtout de Chloé. Tandis que le caractère de Matthew était bien développé, on ne découvre jamais assez au sujet des motivations de Chloé ou des pensées et des sentiments de Charlie.

Il s'agit d'une histoire plutôt plate avec un démarrage lent, mais le suspens remonte durant les 100 dernières pages, et comme le roman est relativement court, il peut être lu assez rapidement.

Cependant, je crains que ce soit un de ces livres qui n'a tout simplement pas su provoquer des émotions en moi. La classe, l'argent et la politique sont discutés plus en détail que je n'aurais aimé, et les descriptions élaborées de la nourriture et le paysage m'ont donné envie d'aller très (trop) vite sur certains passages.

Rien à dire quant au style de James Lasdun, littéraire, recherché (j'ai d'ailleurs lu quelques uns de ses anciens poèmes et j'ai beaucoup aimé) . N'oubliez pas, il est un professeur de littérature et d'écriture, donc ce n'est pas étonnant non plus.

La Chambre d'ami est annoncé comme un thriller psychologique haletant, mais beaucoup de développements semblent vraiment artificiels (le coffre-fort, la clé de la location de vacances, les objets trouvés à l'arrière du canapé, etc.) et le scénario s'est allongé de telle sorte que je me suis presque ennuyée, la fin m'avait aussi laissée sur ma faim, je m'attendais à beaucoup plus!

Mais si vous ignorez l'étiquette de thriller et le prenez comme une roman contemporain avec une étude littéraire des personnages, se concentrant sur Matthew plutôt que sur l'intrigue, alors il peut se transformer en une lecture agréable..enfin je pense!


Extrait:


"McCubbin lui avait appris à analyser ses émotions en l’entraînant à se poser systématiquement les questions suivantes : « Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? Dans quelle autre circonstance ai-je déjà fait l’expérience de cette nuance précise de joie ou de tristesse ? À quoi pourrais-je exactement l’associer ? » Il lui avait également appris à ne pas craindre les désirs ou les pulsions qu’une telle démarche risquait de mettre au jour. La psyché, lui avait démontré McCubbin, était autonome. On avait beau le vouloir, on n’avait aucun moyen d’action sur ses tendances ou ses penchants ; inutile donc de s’épuiser à la tâche. Ce qu’on pouvait éviter, en revanche, c’était de se laisser tyranniser par lesdites tendances : mieux on les connaissait, mieux on les maîtrisait."






vendredi 3 mars 2017

La Balade électrique d'Emily Archer de Jof Brigandet: Cent soixante pages de bonheur!



Attachez vos ceintures, aujourd'hui je vous emmène en Philadelphie avec un thriller hors du commun!



Quatrième de couverture:


Philadelphie, USA. Selon les critères du FBI, Sam Scott est un tueur « unlisted », aux motivations multiples et aux modes opératoires imprévisibles. Alors que professionnellement tout va de mieux en mieux et qu'il vient d'obtenir une grosse somme d'argent, un homme et sa fille, les Archer, vont imprudemment lui souffler l'appartement qu'il convoitait. Sam décide de les tuer.

Emily Archer est gravement handicapée et clouée dans un fauteuil. Sam Scott, que révulse ce genre de personne, décide alors de faire durer le plaisir avec cette proie facile et sans défense.

Habituellement méticuleux et organisé, il va cependant être imprudent et à deux doigts de se faire tuer. Scott réalise que le gibier n'est peut-être pas celui qu'il pensait et que pour la première fois, il vient de s'engager dans un combat pour sa propre vie.




Mon avis:


Sam Scott est créateur de coques pour téléphone portable, il possède son propre business et un seul ami dont il a fait fortuitement la connaissance. Sam est maniaque, ordonné, hypocondriaque et psychorigide. Il est aussi un redoutable tueur en série! 

Etiqueté "Unlisted" par  les critères du FBI, il n'a pas de profil particulier de victimes, ni de motivations réelles, ni un mode opératoire distinctif! Il tue pour débarrasser le monde de certaines personnes qu'il juge indignes de vivre, à savoir les abrutis, les mal polis, les mauvais parents, les sales... tous peuvent y passer. 

Son rêve est d'acquérir l'appartement en face du sien pour avoir l'étage à lui seul; mais il se fait souffler ce rêve par les Archer, ses nouveaux voisins d'en face, un père et sa fille Emily, tétraplégique en fauteuil roulant. Il décide donc naturellement de neutraliser ces encombrants d'autant plus qu'il méprise les handicapés! Il se lie d'amitié avec le père et élabore un plan méticuleux pour éliminer d'abord la jeune fille. Sauf que rien ne va se passer comme prévu!

Je ne vous en dit pas plus quant à l'histoire, il faut que vous preniez tous les rebondissements en plein visage pour mieux les savourer. Mais je peux vous dire pourquoi j'ai beaucoup aimé cette lecture.


D'abord, le pitch est assez original, il suffit de lire le résumé pour être tenté.

Ensuite, il y a les personnages, caractères bien trempés et qui vont à l'encontre de tous les clichés et les préjugés. 

Sam, le meurtrier atypique et sociopathe n'est pas dénué de charme, ses réflexions nous révèlent même une sensibilité cachée et certains de ses actes montrent qu'il est pas incapable de charité et même d'altruisme. 

Quant à Emily, oh! cette sacrée Emily!! D'une intelligence hors-norme et d'un tempérament inattendu, une vraie badass en fauteuil roulant! Votre regard et comportement envers les personnes handicapés -habituellement teinté de condescendance ou de pitié- va certainement changer après cette lecture! 

L'écriture est un peu déroutante au début, on se sent un peu perdu, mais on se trouve très vite happé par l'histoire racontée tantôt en troisième personne, tantôt en première personne (Sam étant le narrateur). Malgré l'atmosphère assez sombre, il y a beaucoup de douceur dans le récit, beaucoup d'intelligence, et parfois même de la poésie, et surtout beaucoup beaucoup d'humour! 


Bref, une sacrée claque! Un thriller original et une leçon de vie! 

Une plume addictive, un rythme soutenu et une fin bouleversante! Jof Brigandet et les éditions Caïman nous offre une petite pépite du genre! 
Une vraie gourmandise. Sortez des sentiers battus, lisez ce livre, vous allez savourer chaque instant, parole d'une liseuse en série! 



Extrait:


" Je n'aime pas les méchants, les cons, les grandes gueules , les sournois, les pingres , les malpolis, les types en costume cravate , les femmes en négligé et les névrosés. Toute leur vie, ils sont malheureux les névrosés, et toute leur vie, ils font chier le monde autour d'eux."







mercredi 1 mars 2017

Mascarade de Ray Celestin: Une suite brillante et un roman explosif!





Jazz, prohibition et meurtres en série : après Carnaval, comparé à L’aliéniste de Caleb Carr, le retour du nouveau maître du thriller historique.
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer. C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton. Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage. Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.
Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir. Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.
Quel est le lien entre ces deux affaires ? Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ? Car la vieille école d’Al Capone et de la contrebande d’alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n’hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.
Jazz, mafia, tensions raciales et meurtres inexpliqués, après Carnaval, nous retrouvons dans ce thriller passionnant, inspiré de faits réels, le cocktail explosif qui fait la signature de Ray Celestin.


Mon avis:


Mascarade est la suite de Carnaval, le superbe premier roman de Ray Celestin. En fait, c'est le deuxième opus dans une quadrilogie qui, nous l'espérons, mettra en vedette les nombreux personnages qu'on a appris à connaître et à aimer. 
Une suite qui s'avère brillante! 
Une fois de plus entre le true-crime et la fiction, une fois de plus le jazz et la musique du sud profond résonnent tout au long du livre! Mais attention changement d'endroit! L'action quitte la Nouvelle-Orléans pour s'installer à Chicago.

Ce livre s'ouvre donc en 1922 avec Louis Armstrong quittant la Nouvelle-Orléans pour Chicago. plus tard, en 1928 nous rencontrons Michael Talbot et Ida Davis, qui travaillent maintenant pour l'Agence de détectives Pinkerton. Ils reçoivent une visite de Mme Van Haren, qui appartient à l'une des familles les plus respectées de Chicago. Sa fille, l'héritière Gwendolyn Van Haren, a disparu, ainsi que le fiancé qu'elle allait bientôt épouser, Charles Coulton Junior. Avec un encouragement financier très généreux de la part de Mme Van Haren, le duo se met en route pour découvrir comment la jeune femme s'est évaporée sans laisser de trace lors d'un simple shopping.

Avec cette histoire, d'autres se croisent. Il ya d'une part Dante Sanfelippo, qui a été appelé par Al Capone à enquêter sur un cas d'empoisonnement dans un événement politique organisé par ce dernier ; et d'autre part la mort d'un gangster dans une allée, dont le photographe de la scène du crime Jacob Russo s'associe à Michael et Ida.


L'auteur tisse sans effort les histoires et les personnages, nous livrant par la même occasion un portrait merveilleusement dépeint de Chicago de l'époque de la prohibition. 
C'est une ville de bars clandestins, de fêtes, de jazz, de l'industrie de l'enregistrement, d'industrie tout court, de corruption policière, de films, de drogues, de violence et, par dessus tout, de gangsters!

J'ai aussi beaucoup aimé la façon fluide avec laquelle l'auteur a introduit de nouveaux personnages ; emportant toujours le lecteur avec lui. Bien que je recommanderais naturellement de lire Carnaval en premier, Mascarade pourrait très bien être lu comme un one shot.

Comme son précédent, ce roman fourmille de caméos, pour notre plus grand bonheur. Louis Armstrong, bien évidemment, apparaît de nouveau avec plusieurs autres dont notamment Clara Bow. Cependant, le meilleur caméo dans ce livre, à mon avis, est celui d'Al Capone. Un homme au courant qu'il est attaqué par des ennemis; essayant constamment de garder un pas d'avance, tout en étant conscient de ses défauts et de ce qui les cause.
Sa violence naturelle, et la peur qu'il provoque dans ceux qui lui font face, sont brillamment décrites.

Bref; Un scénario parfait, une intrigue bien ficelée, brillamment recherchée, un récit délicieux et addictif avec une bonne dose d'humour intelligent et une ambiance vivante! 
Ce roman est un triomphe absolu. Hâte de lire la suite!


Extrait:


"L’atmosphère s’était alourdie, entre les hurlements perçants des animaux, l’odeur écœurante du sang et du fumier et les odeurs encore plus violentes de désinfectant et de combustion d’essence. Et au milieu de cette puanteur infernale, des excréments et de ce carnage industriel, Jacob remarqua quelque chose d’étrange : des touristes. Il y avait des groupes que des guides encadraient comme s’ils visitaient un studio hollywoodien."






Il faut sauver John LENNON de Mo Daviau: Un voyage dans le temps, mais pas que...



Quatrième de couverture:


« Et si vous pouviez remonter le temps pour voir le concert de n'importe quel groupe, lequel choisiriez-vous ? »
Karl Bender, barman et rocker, mène une vie tranquille jusqu'au jour où, à la recherche de ses vieilles rangers, il découvre dans son armoire un portail temporel. Son pote Wayne, informaticien, parvient à créer une machine capable de le contrôler. Une véritable aubaine : ils peuvent maintenant assister aux concerts les plus mythiques... et, fines mouches, mettre en vente des places pour les clients du bar !
Wayne, pour sa part, ne veut pas s'arrêter là. Il va faire quelque chose de grandiose : empêcher l'assassinat de John Lennon.

Mon avis:


Avec une couverture et un résumé pareil, qui peut résister? Certainement pas moi! et c'est sans remords que j'ai dévoré ce livre en seulement quelques heures!

Avez-vous déjà remarqué que le mélange romance + voyage dans le temps finit souvent mal? Et pourtant les auteurs sont toujours séduits par l'idée.
Heureusement, l'un d'eux est Mo Daviau. Elle a écrit une histoire étrange qui combine une panoplie entière d'éléments garantissant un récit unique: L'amour, les voyages dans le temps, les stars de rock vieillissantes, les cœurs désabusés et même un événement astéroïde cataclysmique. Qu'est ce qui pourrait aller mal?!!


Et pourtant, d'une certaine façon, elle s'en est tiré majestueusement. 
Déjà, le pitch initial, le voyageur dans le temps coincé dans une Manhattan pré-colombienne sans aucun moyen de rentrer, se révèle plus captivant que ce qu'on peut croire. Mais en plus, la relation qui commence quand Karl, l'ex rockeur devenu propriétaire de bar, embauche DJ Lena, doctorante en astrophysique psycho-rigide, à "bosser" sur le trou de ver (porte spatio-temporelle) découvert dans son placard est absolument délicieuse. Les deux personnages sont très facile à aimer ce qui rend tous leurs épreuves et tribulations encore plus engageantes.
N'oublions pas l'ami Wayne, un personnage tout aussi haut en couleur, envoyé par Karl à l'an 1980 pour sauver son idole John Lennon, un projet qui s'avère plus qu'un peu "épineux".


Ce que j'ai trouvé le plus intrigant cependant est comment le roman aborde une question que nous nous sommes tous posés à un moment ou à un autre; à savoir ce qui arriverait si nous revenions en arrière et changeâmes un ou plusieurs des aspects négatifs de notre vie. Pour ma part, j'aimerais pouvoir faire un saut de dix ans et ne pas faire médecine. Mais si je le faisais, combien de bonnes choses je sacrifierais? Aïe! C'est inextricable!


Si vous êtes de ceux qui prennent trop au sérieux les histoires de voyage dans le temps et peuvent rejeter un livre parce qu'il est "farfelu", ce roman n'est peut-être pas pour vous.

Mais si vous appréciez les situations paradoxales, l'humour décalé et les livres qui sortent du commun, et surtout si vous aimez la musique en général et le rock indé en particulier,  vous ne pouvez que tomber sous le charme de Il faut sauver John Lennon. Il aborde des sujets très réels tels que le vieillissement, la mort, le viol et ses répercussions émotionnelles etc. d'une façon différente voire innovante. Sans oublier qu'il a aussi beaucoup à dire sur le rock et son histoire, la musique étant au centre de ce roman (accompagné d’ailleurs d'une playlist ad hoc), il y a plein de références aux groupes, aux genres musicaux, aux concerts et toute sorte d'anecdotes -pour mon plus grand bonheur-!!


Conclusion: Je recommande vivement ce livre! Si je pouvais, je retournerais dans le temps et je le relirais :)