dimanche 23 août 2020

Les Meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson : Molly ou molly, c'est la Question!


Titre Original : The Murders of Molly Southbourne
Date de parution : 18 Avril 2019
Éditeur: Le Bélial
Nombre de pages : 113





Quatrième de Couverture : 

Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge: 
 "Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi. 
 Ne saigne pas. 
 Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent. 
 Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.

Molly se les récite souvent. Quand elle s'ennuie, elle se surprend à les répéter sans l'avoir voulu... Et si elle ignore d'où lui vient cette terrible affliction, elle n'en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang. 


Mon avis : 


J'avoue que j'étais d'abord très attirée par la couverture! Après, le contenu a heureusement répondu à toutes mes attentes. 

Je ne vais pas vous parler de l'intrigue, le récit est court et on tomberait facilement dans le spoil. 

Les Meurtres de Molly Southbourne est principalement racontée du point de vue de Molly à la troisième personne, mais est encadrée au début et à la fin par deux chapitres racontés à la première personne du point de vue d'un personnage sans nom enchaîné dans un sous-sol. Ce que nous ne savons pas, c’est pourquoi, ni à quoi mènera cette ouverture.. 
Cela conduit Molly à raconter son histoire, une histoire marquée de sang, de meurtres, de meurtres qui ressemblent à des suicides, et de fatalités…. 

Les Meurtres de Molly Southbourne est une nouvella extrêmement vive, écrite d'une manière très "visuelle". 
C'est une histoire de traumatismes, d'absence de choix, d'être un danger pour soi-même.. Mais c'est avant tout une histoire de survie. Ou comment essayer de contrôler quelque chose à la fois intime et inexplicable. 

Pendant que je lisais, j'étais à un moment frappée par un doute : cette histoire pourrait être une parabole de la maladie mentale. Le danger pour vous vous ressemble exactement. Cela vient de l'intérieur de vous. Cela peut détruire vos relations. Vous avez du mal à le contrôler. C'est à la fois incompréhensible et inéluctable. Je ne prétends pas saisir la symbolique exacte, et je n'ai pas trop cherché au-delà du plaisir de la lecture. 

Ce récit est poignant, original, convaincant. La novella fait une centaine de pages et se lit très rapidement. Faites-moi confiance, remerciez-moi plus tard. 


Mot de la fin : 


Un RÉGAL ! Je suis entièrement conquise! Un grand merci aux édition Le Bélial, le livre est un petit bijou. 



samedi 8 août 2020

Le problème à Trois Corps de Liu Cixin : Le nouveau classique SF est enfin là!

Titre original: San Ti 
Traduit du chinois par: Gwennaël Gaffric
Date de parution: 5/10/2016
Éditeur: Actes Sud
Nombre de pages: 496
 


Résumé (sans soiler) : 

En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, destinée à développer une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de “rééducation”, intègre l’équipe de recherche. Dans ce lieu isolé où elle croit devoir passer le restant de sa vie, elle est amenée à travailler sur un système de télétransmissions dirigé vers l’espace et découvre peu à peu la véritable mission de Côte Rouge…

Trente-huit ans plus tard, alors qu’une étrange vague de suicides frappe la communauté scientifique internationale, l’éminent chercheur en nanotechnologies Wang Miao est témoin de phénomènes paranormaux qui bouleversent ses convictions d’homme rationnel. Parmi eux, une inexplicable suite de nombres qui défile sur sa rétine, tel un angoissant compte à rebours…

Hugo 2015 du meilleur roman, Le Problème à trois corps est le premier volume d’une trilogie culte d’une ambition folle.

Mon avis: 


Ce roman de science-fiction acclamé par la critique mérite certainement ses lauriers.

"Extrêmement imaginatif, vraiment intéressant ..." a ainsi proclamé Barack Obama à propos de cette trilogie. Après avoir lu ce livre, je suis déjà entièrement d'accord. Le problème à trois corps est un roman contemporain de Hard SF unique et original, tout en restant entièrement plausible. Alliant science du monde réel, histoire, philosophie, religion, écologie et idées fantastiques, ce roman livre un récit magnifiquement écrit (et traduit) qui engage l'esprit, le cœur et l'âme.

L'histoire commence dans le contexte de la folie de masse qui a accompagné la révolution culturelle chinoise, qui a fourni un fond réaliste pour l'intrigue centrale. Le récit combine à la fois des événements du temps présent et des flashbacks pour fournir l'histoire d'un personnage majeur qui a souffert pendant cette période d'effusion de sang. 
La développement des personnages est relégué au second plan au profit de l'intrigue, mais j'ai tellement apprécié le déroulement de l'histoire et le côté scientifique que cela ne m'a pas du tout dérangée. 

Si la présence en premier plan de nombreuses théories physiques (allant de la physique quantique à l'astrophysique au problème à trois corps en lui-même) a gêné plus qu'un, ça a plutôt enchanté la passionnée que je suis. Je sentais presque "physiquement" mes méninges se réveiller, creuser dans ma mémoire et mes anciennes connaissances, et si j'ai tiqué sur "la physique n'existe pas", l'auteur a su me prendre dans son jeu et me convaincre de continuer. Et, mon Dieu! Que le jeu en valait la chandelle! 

Il est également assez effrayant de voir à quel point je m'identifie à l'idéologie présentée dans ce roman stimulant. L'humanité mérite-t-elle le salut avec toute la destruction qu'elle a représentée et qu'elle continuera à perpétrer vis-à-vis de cette merveilleuse planète? Y a-t-il un espoir pour l'Homme? Quand on regarde toutes ces guerres affligeantes, ces conflits rageants partout dans le globe, toute cette haine, ces injustices, ces famines, ces espèces éteintes par notre main, ce réchauffement climatique, peut-on encore croire? et en quoi croire? 
Ce roman est l'un des plus révélateurs qu'il m'ait été donné de lire! Les passages décrivant planète Terre comme un paradis, un printemps éternel, le privilège d'avoir des cycles solaires réguliers propices à la vie, toutes ces petites choses sur laquelle on s'attarde pas, et qui sont si précieuses!

Au-delà du plaisir que j'ai pris en la lisant, cette histoire m'a chamboulée sur plus d'un plan: Mon cynisme, mon passé communistes, mes tendances pacifistes et humanitaires, mon anxiété quotidienne, mes inquiétudes mondaines...tout est à analyser, et à nuancer!

Comme la plupart des bons livres, le pouvoir de ce roman réside dans son récit immersif ainsi que dans la connaissance (et peut-être la compréhension) qu'il apporte à son lecteur. Ce nouveau classique de la science-fiction introduit les lecteurs à un tout nouveau monde, mais pour les lecteurs occidentaux et africains, ce tout nouveau monde peut être la Chine elle-même.
Oui, c’est de la science-fiction, mais lire le roman donne aussi l’impression d’avoir un aperçu d’un pays qui nous est mystérieux et, souvent, incompris. Je ne peux que saluer la brillante traduction de Gwennaël Gaffric. Je savais que je lisais un roman en français, mais l'origine du roman était présente, son authenticité intègre, jusqu'aux petits détails du chinois originel.


J'ai choisi d'écrire une critique plutôt courte simplement parce qu'une partie de mon plaisir provenait de savoir le moins possible de l'intrigue, je vous conseillerais même de ne pas lire beaucoup de retours et juste de vous plonger. Il était opportun que j'ai été une fervente passionnée de la physique fondamentale, car cela a aidé ma compréhension du côté scientifique assez développé. Il n'est toutefois pas nécessaire de vraiment connaître ou de comprendre pleinement les détails techniques pour apprécier l'histoire. 

Cependant, si vous êtes un fan de science, qui aimera voir l'application de ces théories fondamentales dans une histoire captivante, rendez-vous service et lisez ce livre le plus tôt possible!


Mot de la fin:

Le meilleur roman Science-fiction que j'ai lu ces dernières années depuis Dune de Franck Herbert! Je n'en dis pas plus!