lundi 8 mai 2017

La Maison des Guidés de Arielle Sautet: Que du bonheur!








J'ai lu ce roman-bombe-claque-de-la-mort-qui-tue grâce aux chaudes recommandations de mes copines booktubeuses Séverine (ilestbiencelivre) et Sahar (Livrement Moi) et comment vous dire...elles ont ma reconnaissance éternelle!


Resumé:

Jusqu'où peut encore aller la télé-réalité ?... C'est ce que vont découvrir dix inconnus à leurs dépens. Candidats involontaires d'une toute nouvelle émission, ils n'ont d'autre choix que de jouer... Le but ? Trouver la sortie, pour retrouver leur vie. Qui sont-ils ? Pourquoi eux ? Qui a décidé de les pousser dans la lumière sans qu'ils l'aient demandé ? Entre rivalités, enfermement, amour, rires, et questionnements, ils s'enfoncent petit à petit dans un jeu malsain qu'ils ne maîtrisent en rien. Un jeu qui pourrait bien ne pas en être un. En changeant de perspective, l'entrée devient la sortie...



Mon avis:


Il y a des romans que tu aimes tellement que tu ne trouves pas les mots justes pour en parler, même après des semaines! La Maison des Guidés en fait partie!

Il y a des romans inclassables, qui refusent même d'être confinés à un seul genre littéraire, je n'en ai pas rencontré beaucoup..mais La Maison des Guidés en fait partie

Y a des romans qui te font passer par toute une panoplie d'émotions extrêmes et diamétralement opposés, de l'attente insupportable à l'attendrissement total! Vous l'avez deviné, La Maison des Guidés en fait aussi partie!

Disclaimer: Ceci n'est pas une chronique digne de ce nom, mais plutôt un ressenti, y aura donc beaucoup d'adverbes, et peu de phrases cohérentes! 

On revient!
Continuez à lire, on va parler huis-clos, télé-réalité, manipulation, et amour. Oui, there's love in the air...

Une maison luxueuse, dix inconnus (cinq hommes, cinq femmes) qui ne se rappellent pas comment il sont arrivés là, à qui on annonce (la voix du "guide") qu'ils font partie d'une émission de télé-réalité et qu'ils ont signé un contrat à cet effet (on leur montre même les contrats signés), imaginez un peu leur désarroi!
Mais ici l'enjeu est original, au lieu de jouer pour "rester", on joue pour trouver une sortie! 10 candidats, 10 sorties, chacune ne peut être utilisée qu'une seule fois. 

Déjà, un prélude qui annonce le ton, qui met la pression et on ne sait pas à quoi s'attendre!

On se dit peut-être qu'on aura tout vu comme huis-clos, de Misery à Criminal Loft, ce "concept" est surconsommé par les auteurs de thrillers psychologiques, et personnellement je m'attendais à du "déjà-vu" mais NON! La Maison des Guidés ne ressemble à aucun autre roman, parole d'une liseuse en série!

De surprise en surprise, on apprend à connaître les personnages, un toxico, un sportif de haut niveau, une blonde écervelée, une "bad-ass", un vieillot, un couple qui bat de l'aile...et un enfant de six ans!!! Oui, un enfant qui se trouve coincé dans cette grande maison avec ces inconnus qui ne sauraient quoi faire de sa présence! 

Dix personnages bien différenciés, bien développés, avec des profils aussi distincts qu'intéressants! Vous me dites que c'est beaucoup, je vous dis que non, c'était juste parfait! 
On arrive à les connaître et à les reconnaître dès les premiers chapitres, à les visualiser même, à s'y attacher, à s'en énerver, à vivre avec eux quoi! 
Ne me demandez pas comment c'est possible! Arielle Sautet est une sacrée fée!

Le récit se déroule donc entre le thriller et la comédie romantique, oui moi aussi je croyais que c'était impossible, encore une fois, demandez à Arielle

Un Guide qui les charge régulièrement de missions très "bizarres" voire "sadiques", qui leur livre des indices très ambigus, du harcèlement psychologique insoutenable quoi! Mais aussi qui les récompense généreusement une fois la "mission" accomplie. 
Les guidés seront malmenés, nous avec, mais ils seront aussi chouchoutés, ils connaîtront l'amitié, la loyauté, l'amour pour certains, l'instinct maternel pour d'autres. 

Mention spéciale à l'histoire d'amour qui se développe dans la maison, moi qui reste d'habitude de marbre devant les romances, Arielle Sautet m'a bien eue, des sourires béats, des larmes, des papillons dans le ventre, de la frustration, j'en ai vu de toutes les couleurs avec ces deux-là! 
Deux personnes torturés et solitaires qui se complètent mais pas sans se déchirer..ah! c'était tellement beau!

Et que dirais-je de la plume d'Arielle!! Elle est simple, (trop) addictive, (trop) entraînante, tu plonges tout de suite dans le livre et tu ne vois pas les heures passer. Je l'ai lu d'une traite, terminé à 3h du mat', pas regardé l'heure ou le téléphone ou facebook une seule fois durant ma lecture, oh mais! c'était jubilatoire, jouissif même! Un plaisir de lecture en état brut, de ceux qu'on éprouve rarement!

Bref, vous l'avez remarqué, je suis incapable d'arrêter de blablater et j'ai trop peur de vous spoiler! Alors si vous êtes adeptes de télé-réalité..ou pas, si vous aimez les romans à suspens..ou pas, si vous cherchez un livre original qui vous changera de vos lectures habituelles (quelques soient leurs genres) lisez ce roman, ça ne peut que vous faire du bien!

Seul hic, l'attente avant le tome 2, d'habitude, impatiente que je suis, je n'aime pas les fins ouvertes, mais ici, c'est tellement bien amené que j'ai complètement adhéré. Je prends mon mal en patience, et je sauterai sur le tome 2 le jour de sa sortie!



Mot de la fin:


Une plume légère et poignante, un rythme bien soutenu, des situations cocasses qui alternent émotions et humour, une maîtrise impressionnante, une intelligence inouïe et des personnages intrigants! Une lecture mémorable qui vous hantera longtemps!

Je vous ne dis rien d'autre, LISEZ CE ROMAN, remerciez-moi après! 


PS: Combien j'étais surprise et fière quand j'ai lu le nom de mon amie Leila dans les remerciements, Leila de Chez CLM la créatrice de cette sublime couverture qui sied à la perfection à cette histoire! Bravo ma chérie!

PS2: Pour ceux qui veulent commander le roman en broché (comme j'ai fait moi) c'est sur le site de la maison d'édition Mots en Flots ici.





Du Feu de l'Enfer de Sire Cédric: Un thriller justement..infernal!




Plus redoutable qu'un thriller fantastique..un thriller diabolique!

En tant que amatrice de thriller, j'ai toujours eu honte du fait que je n'ai jamais essayé du Sire Cédric; maintenant que c'est chose faite, je peux vous dire pourquoi: le fameux côté fantastique de ses romans me rebutait, et c'est donc avec un énorme plaisir que j'ai appris que celui-ci est du thriller pur et dur. J'ai pas hésité longtemps à m'y plonger, et comment vous dire...Je m'en félicite!



Résumé:


Manon maquille les cadavres, Ariel maquille les voitures. Elle est thanatopractrice, il est délinquant. Ils sont frère et sœur. Un jour, l'une des combines d'Ariel tourne mal et Manon se retrouve complice malgré elle. Lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique, le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas. Commence alors une traque qui brouillera les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang. 

Sire Cedric revient en chef d'orchestre du suspense et des frissons, avec un nouveau concerto qui fait la part belle au souffle du vent dans la nuit noire et aux gémissements des corps tortués. Subtil et maîtrisé, ce conte d'horreur moderne allie à la justese d'une réflexion sur les relations familiales les retournements de situation les plus ébouriffants.




Mon avis:


Jamais un livre n'a aussi bien porté son titre! 
Préparez-vous à traverser le Styx et affronter Cerbère ainsi que tous vos démons, ce roman est un vrai voyage en enfer!

On est plongé dans l'horreur dès les premières pages; l'intrigue ne met pas longtemps à s'installer, le premier chapitre annonce le ton, et je peux vous dire que c'est généralement un bon signe!
Ici on est très bien servi!

Les personnages principaux: Manon, une jeune thanatopractrice (oui, oui, elle embaume les cadavres et elle aime ça!) sans histoires, un peu effacée néanmoins (ça va vite changer, vous inquiétez pas) et qui se trouve emmêlée dans une histoire abracadabrante à cause de son frère, Ariel, vingt-six ans, délinquant et bon-à-rien à part se mettre dans le pétrin! Cette fois, il s'agit pas d'une dispute ou d'un braquage qui a mal tourné, il s'est simplement attiré tout le feu de l'enfer!

On est tout de suite pris d'empathie avec cette sœur qui essaie tant bien que mal d'aider son frère et se trouve affrontée à des meurtriers à peine humains qui se font -et pour cause- appeler par des noms de divinités anciennes, et pas n'importe lesquelles! 


Course poursuite, ambiance gothique, rites sataniques, scènes sanglantes, meurtres atroces, personnages originaux et réalistes, corruption politique et policière, rebondissements inattendus...tout y est!

Les légions de Hadès sont partout, nos protagonistes deviennent non seulement pourchassés par ces tueurs démoniaques mais aussi par la police. 
Cette double fuite rendra le récit encore plus haletant! On ne sent pas défiler les 500 pages, impossible de lâcher ce livre une fois entamé! Vous en oublierez vos déjeuners, vos rendez-vous et même vos cigarettes!

Un rythme infernal qui évolue en crescendo du premier au dernier chapitre, une plume efficace et incisive, un récit très aéré avec peu de descriptions et beaucoup de dialogues, pas de longueurs surfaites ni de lacunes! 

Un des meilleurs thrillers que j'ai lus en 2017! A recommander à tous ceux qui ont l'estomac bien accroché!!

Mon premier Sire Cédric, oui, mais certainement pas mon dernier!



Extrait:


" Tu ne vas pas me dire que tu crois au diable?
Elle y réfléchit sérieusement l’espace de quelques instants.
- Pas au diable en tant que divinité, finit-elle par déclarer. Mais je crois que certains humains peuvent être le diable, oui."




mercredi 3 mai 2017

L'affaire Isobel Vine de Tony Cavanaugh: Le nouveau Olsen est Australien!




Le pitch:


Pour n’importe quel passant, les rues, les places, les jardins de Melbourne possèdent un charme certain. Pour Darian Richards, chacun de ces lieux évoque une planque, un trafic de drogue, un drame, un suicide, un meurtre. Lassé de voir son existence ainsi définie par le crime, et uniquement par le crime, il a décidé, après seize ans à la tête de la brigade des homicides, de passer à autre chose. Une vie solitaire, plus contemplative.

Il accepte néanmoins de sortir de sa retraite par amitié pour le chef de la police qui lui demande de disculper son futur successeur, en proie à des rumeurs relatives à une ancienne affaire : en 1990, après une fête donnée chez elle, on a retrouvé le corps sans vie de la jeune Isobel Vine. Suicide, accident, meurtre ? L’enquête fut d’autant plus délicate que quatre jeunes flics participaient à cette soirée. Elle fut classée sans suite, mais le doute persiste sur ce qui s’est réellement passé.
Reprendre des investigations vingt-cinq ans après les faits n’est jamais une partie de plaisir, surtout quand l’affaire concerne de près la police. Les obstacles ne manquent pas. C’est sans compter sur le caractère obstiné, rebelle et indiscipliné de Darian Richards et sur sa fâcheuse habitude à porter davantage d’attention et de respect aux morts qu’aux vivants. L’enquête rythmée de nombreux rebondissements va peu à peu l’amener aux frontières du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, et Richards y perdra peut-être ses dernières illusions.

Une description rarement vue des rouages policiers. Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman. Une intrigue captivante. Et un antihéros plein de blessures intimes, misanthrope et obstiné, que l’on a envie de retrouver à peine la dernière page tournée.





Mon avis:


Comme ce fut mon premier roman de Cavanaugh, je n'ai pas eu autant de chance de connaître les personnages principaux que ceux qui sont familiers avec la série, mais j'ai adoré ce que j'ai vu. 

Darien est authentique, intègre, bourré d'humour et très pragmatique, il a aussi des réflexions profondes sur la criminalité, la loyauté, l'appartenance... et c'était un bonheur de partager ses pensées. 
J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage de sa coéquipière Maria Chastain. Je ne connais pas leur histoire, mais leur duo est juste génial.

Nous apprenons rapidement que Darian s'est éloigné du travail parce qu'il était éreinté, fatigué de donner des promesses qu'il ne peut pas toujours tenir aux familles des victimes, fatigué de la descente aux enfer qu'est chaque enquête criminelle, par la désillusion et la déception en l'homme. 
C'était vraiment intéressant de le voire décrire Melbourne à travers les crimes qui ont sévit dans ses rues, ces passages-là étaient d'une beauté et d'une intensité émotionnelle époustouflante.

L'intrigue elle-même était bien ficelée; un bon rythme soutenu sans être distrait par des trous ou des grosses ficelles invraisemblables, mais rien de transcendant non plus. 
On reprend l'enquête vingt-cinq ans après, on réinterroge les témoins, on passe au peigne fin les rapports des policiers, des légistes etc. Ce n'est pas sans rappeler les romans de Jussi-Adler Olsen avec son département V. Si vous êtes adeptes de "cold-case" vous serez comblés! 

Quant à la plume de l'auteur, rien à dire, efficace par moments, presque lyrique en d'autres, une polyphonie bien maîtrisée quoique j'ai d'abord été légèrement déboussolée par les changements de perspectives, le lecteur n'étant pas informé. Mais cela devient bientôt évident lorsque nous ne sommes plus dans l'esprit de Darian, ce qui montre un vrai développement des différents personnages.

J'ai appris plus tard que Cavanaugh est également un scénariste et un producteur, ce qui était évident dans son style très "visuel" -j'ai envie de dire cinématographique- et sa description des lieux. On a vraiment l'impression d'être "là"!

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que je n'étais pas très satisfaite avec la fin, mais pas parce que ça manquait de crédibilité, au contraire, c'est juste que je deviens très exigeante je pense!




Verdict:


Avec des personnages hauts en couleur et un scénario très crédible, ce polar qui est le quatrième opus de la série mais peut parfaitement se lire comme un one-shot est une réussite à mon avis.
Le polar Australien est désormais en pleine forme!



Citation:


"J'ai abattu - même si exécuté serait peut-être un terme plus approprié - un certain nombre d'hommes en mon temps, et ils méritaient tous une mort prématurée, non parce que j'étais déterminé à me venger ou à faire justice, mais pour mettre un terme à leur capacité à anéantir la vie des autres. Je n'ai aucun regret, et comme je ne crois ni en Dieu ni en l'enfer, je dors sur mes deux oreilles."