mercredi 3 mai 2017

L'affaire Isobel Vine de Tony Cavanaugh: Le nouveau Olsen est Australien!




Le pitch:


Pour n’importe quel passant, les rues, les places, les jardins de Melbourne possèdent un charme certain. Pour Darian Richards, chacun de ces lieux évoque une planque, un trafic de drogue, un drame, un suicide, un meurtre. Lassé de voir son existence ainsi définie par le crime, et uniquement par le crime, il a décidé, après seize ans à la tête de la brigade des homicides, de passer à autre chose. Une vie solitaire, plus contemplative.

Il accepte néanmoins de sortir de sa retraite par amitié pour le chef de la police qui lui demande de disculper son futur successeur, en proie à des rumeurs relatives à une ancienne affaire : en 1990, après une fête donnée chez elle, on a retrouvé le corps sans vie de la jeune Isobel Vine. Suicide, accident, meurtre ? L’enquête fut d’autant plus délicate que quatre jeunes flics participaient à cette soirée. Elle fut classée sans suite, mais le doute persiste sur ce qui s’est réellement passé.
Reprendre des investigations vingt-cinq ans après les faits n’est jamais une partie de plaisir, surtout quand l’affaire concerne de près la police. Les obstacles ne manquent pas. C’est sans compter sur le caractère obstiné, rebelle et indiscipliné de Darian Richards et sur sa fâcheuse habitude à porter davantage d’attention et de respect aux morts qu’aux vivants. L’enquête rythmée de nombreux rebondissements va peu à peu l’amener aux frontières du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, et Richards y perdra peut-être ses dernières illusions.

Une description rarement vue des rouages policiers. Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman. Une intrigue captivante. Et un antihéros plein de blessures intimes, misanthrope et obstiné, que l’on a envie de retrouver à peine la dernière page tournée.





Mon avis:


Comme ce fut mon premier roman de Cavanaugh, je n'ai pas eu autant de chance de connaître les personnages principaux que ceux qui sont familiers avec la série, mais j'ai adoré ce que j'ai vu. 

Darien est authentique, intègre, bourré d'humour et très pragmatique, il a aussi des réflexions profondes sur la criminalité, la loyauté, l'appartenance... et c'était un bonheur de partager ses pensées. 
J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage de sa coéquipière Maria Chastain. Je ne connais pas leur histoire, mais leur duo est juste génial.

Nous apprenons rapidement que Darian s'est éloigné du travail parce qu'il était éreinté, fatigué de donner des promesses qu'il ne peut pas toujours tenir aux familles des victimes, fatigué de la descente aux enfer qu'est chaque enquête criminelle, par la désillusion et la déception en l'homme. 
C'était vraiment intéressant de le voire décrire Melbourne à travers les crimes qui ont sévit dans ses rues, ces passages-là étaient d'une beauté et d'une intensité émotionnelle époustouflante.

L'intrigue elle-même était bien ficelée; un bon rythme soutenu sans être distrait par des trous ou des grosses ficelles invraisemblables, mais rien de transcendant non plus. 
On reprend l'enquête vingt-cinq ans après, on réinterroge les témoins, on passe au peigne fin les rapports des policiers, des légistes etc. Ce n'est pas sans rappeler les romans de Jussi-Adler Olsen avec son département V. Si vous êtes adeptes de "cold-case" vous serez comblés! 

Quant à la plume de l'auteur, rien à dire, efficace par moments, presque lyrique en d'autres, une polyphonie bien maîtrisée quoique j'ai d'abord été légèrement déboussolée par les changements de perspectives, le lecteur n'étant pas informé. Mais cela devient bientôt évident lorsque nous ne sommes plus dans l'esprit de Darian, ce qui montre un vrai développement des différents personnages.

J'ai appris plus tard que Cavanaugh est également un scénariste et un producteur, ce qui était évident dans son style très "visuel" -j'ai envie de dire cinématographique- et sa description des lieux. On a vraiment l'impression d'être "là"!

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que je n'étais pas très satisfaite avec la fin, mais pas parce que ça manquait de crédibilité, au contraire, c'est juste que je deviens très exigeante je pense!




Verdict:


Avec des personnages hauts en couleur et un scénario très crédible, ce polar qui est le quatrième opus de la série mais peut parfaitement se lire comme un one-shot est une réussite à mon avis.
Le polar Australien est désormais en pleine forme!



Citation:


"J'ai abattu - même si exécuté serait peut-être un terme plus approprié - un certain nombre d'hommes en mon temps, et ils méritaient tous une mort prématurée, non parce que j'étais déterminé à me venger ou à faire justice, mais pour mettre un terme à leur capacité à anéantir la vie des autres. Je n'ai aucun regret, et comme je ne crois ni en Dieu ni en l'enfer, je dors sur mes deux oreilles."





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