mardi 7 mars 2017

La Chambre d'ami de James Lasdun



Quatrième de couverture:


Entre Françoise Sagan et Patricia Highsmith, un huis clos délicieusement pervers !

Imaginez un cadre de rêve : une luxueuse résidence d’été au milieu des montagnes.
Placez-y un trio de personnages troubles : Charlie, un riche banquier new-yorkais, sa femme Chloe et Matthew, le cousin de Charlie, un cuisinier dont l’existence part un peu à la dérive.
Le décor est posé, les pièces sur l’échiquier. En dire plus serait criminel.
Passion, drame, trahison, adultère, meurtre : rien ne manquera à votre plaisir.

Avec cette peinture d’un couple bourgeois qui, sous des apparences parfaites, recèle bien des secrets et des mensonges, James Lasdun évoque à la fois les univers de Françoise Sagan, de Claude Chabrol et de Patricia Highsmith. Autant dire que le suspense, l’intelligence et le plaisir sont au rendez-vous de ce roman aux rebondissements multiples, où chacun est à la fois coupable et victime de sa nature profonde. Un délice.



Mon avis:


Matthew, un chef de la haute cuisine actuellement au chômage, est invité par son riche cousin Charlie, courtier en investissement et marié à Chloé, une artiste à la beauté éthérée, à passer l'été avec eux dans leur maison de campagne idyllique.

Le problème est que Matthew est obsédé par Chloé, et cette dernière semble elle aussi obsédée par un quatrième personnage, qui est décrit plus tard dans le roman.
Chacun de ces trois n'est pas fiable: rien n'est vraiment tel qu'il apparaît. À l'arrière-plan, il y a le vaste écart social et financier entre les deux cousins ​​et le ressentiment profond qui remonte à leur enfance.

A travers des secrets de famille, des soupçons et de la jalousie, des fissures entre les relations entre les trois protagonistes (Matthew, Charlie et Chloé) sont peu à peu révélés, leurs rapports prennent des tournures inattendus et l'image de la famille parfaite fond sous nos yeux!

L'histoire est racontée uniquement de la perspective de Matthieu. On n'a pas les réflexions ou les explications des deux autres personnages, ce qui ampute le roman d'une certaine profondeur. J'aurais préféré avoir les perspectives de Charlie et surtout de Chloé. Tandis que le caractère de Matthew était bien développé, on ne découvre jamais assez au sujet des motivations de Chloé ou des pensées et des sentiments de Charlie.

Il s'agit d'une histoire plutôt plate avec un démarrage lent, mais le suspens remonte durant les 100 dernières pages, et comme le roman est relativement court, il peut être lu assez rapidement.

Cependant, je crains que ce soit un de ces livres qui n'a tout simplement pas su provoquer des émotions en moi. La classe, l'argent et la politique sont discutés plus en détail que je n'aurais aimé, et les descriptions élaborées de la nourriture et le paysage m'ont donné envie d'aller très (trop) vite sur certains passages.

Rien à dire quant au style de James Lasdun, littéraire, recherché (j'ai d'ailleurs lu quelques uns de ses anciens poèmes et j'ai beaucoup aimé) . N'oubliez pas, il est un professeur de littérature et d'écriture, donc ce n'est pas étonnant non plus.

La Chambre d'ami est annoncé comme un thriller psychologique haletant, mais beaucoup de développements semblent vraiment artificiels (le coffre-fort, la clé de la location de vacances, les objets trouvés à l'arrière du canapé, etc.) et le scénario s'est allongé de telle sorte que je me suis presque ennuyée, la fin m'avait aussi laissée sur ma faim, je m'attendais à beaucoup plus!

Mais si vous ignorez l'étiquette de thriller et le prenez comme une roman contemporain avec une étude littéraire des personnages, se concentrant sur Matthew plutôt que sur l'intrigue, alors il peut se transformer en une lecture agréable..enfin je pense!


Extrait:


"McCubbin lui avait appris à analyser ses émotions en l’entraînant à se poser systématiquement les questions suivantes : « Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? Dans quelle autre circonstance ai-je déjà fait l’expérience de cette nuance précise de joie ou de tristesse ? À quoi pourrais-je exactement l’associer ? » Il lui avait également appris à ne pas craindre les désirs ou les pulsions qu’une telle démarche risquait de mettre au jour. La psyché, lui avait démontré McCubbin, était autonome. On avait beau le vouloir, on n’avait aucun moyen d’action sur ses tendances ou ses penchants ; inutile donc de s’épuiser à la tâche. Ce qu’on pouvait éviter, en revanche, c’était de se laisser tyranniser par lesdites tendances : mieux on les connaissait, mieux on les maîtrisait."






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