mercredi 21 octobre 2020

Le Diable Tout le Temps : Noir et Sublime!

Titre original : The Devil All The Time
Date de parution : 29/02/2012
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 384
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Resumé :

Dès les premières lignes, Donald Ray Pollock nous entraîne dans une odyssée inoubliable, dont on ne sort pas indemne.

De l'Ohio à la Virginie-Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s'entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l'enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d'horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s'il ne doit rien épargner à son fils, Arvin.

Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu'il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.

Toute d'ombre et de lumière, la prose somptueuse de Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages violents et malgré tout attachants.


Mon avis :

Ce récit fictif fascinant, écrit d'une main adroite, mérite une médaille d'or en matière de "récit dérangeant et dépravé". Inébranlable dans sa prestation, Donald Ray Pollock nous donne un aperçu du monde, à travers une galerie de personnages aussi réalistes que grotesques. 

Ce qui ressort, c'est la facilité décontractée avec laquelle la violence et le carnage sont servis, sans fioritures, sans chichi, rendant cette intrigue sombre acceptable d'une manière étrange et déconcertante. Cela ne veut pas dire que la réalité que ces gens appellent la vie est facile à digérer, surtout pour ceux d'entre nous qui ont une boussole morale; alors préparez-vous. Parfois, leurs décisions sont nées du désespoir et d'autres fois, c'est le mal pur qui est à la manette, ou le diable tout le temps, si vous voulez. Le plus troublant est la rationalisation tordue qui a tendance à se produire dans l'esprit - la justification de cet acte, quel qu'il soit, et donc, le lien qui se crée avec celui qui le commet.


"C'est difficile de bien agir, dit-il. On dirait que le diable n'abandonne jamais."

Il y a le mari avec l’autel de fortune, au fond des bois, où le sang est versé au nom du sacrifice. C’est la seule façon dont ce mari dévoué trouve pour sauver sa femme. Et son fils, changé à jamais par les horreurs sanglantes dont il a été témoin, était le seul et unique personnage réellement attachant.

Le plus effrayant de tous, le pasteur itinérant qui prétend que la foi seule l'a aidé à surmonter sa peur très réelle des araignées. (scènes très graphiques avec des araignées, arachnophobes passez votre chemin!)

Ensuite, il y a le mari et la femme qui passent leurs «vacances» à la traîne de l’autoroute pour des «modèles». Elle est l'appât pour le prochain homme jugé assez chanceux pour satisfaire le photographe sadique et sa quête incessante de la photo parfaite.

Il y a une foule de morts qui jallonent le récit, des morts banales ou violentes, ayant une cause ou juste absurdes. Il y a aussi plein de destructions et d'actes pervers reliant deux petites villes de l'Ohio et de la Virginie-Occidentale, et la façon dont l'auteur compose les multiples intrigues ensemble est choquante dans sa perfection. 

Une chose est sûre, on ne sort pas indemne de ce roman. Il faut être possédé pour écrire un tel récit, et encore plus pour s'en délecter comme je l'ai fait :D


Mot de la Fin : 

Un roman noir, très noir, glauque et sans merci. Âmes sensibles s'abstenir. Pour les autres, ne vous en privez pas, un régal ! Parole d'une liseuse en série.






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