lundi 9 novembre 2020

Le Calligraphe de Hisaki Matsuura : Rêve ou Cauchemar?

Titre original : Tomoe
Date de parution : 07/10/2020
Editeur : Payot et Rivages
Nombre de pages : 300




Résumé : 

Otsuki, un ancien toxicomane qui a décroché de l'université et se laisse entretenir par des maîtresses, vit une existence de parasite à Tokyo. Une rencontre fortuite avec un ancien collègue le mène à accepter un emploi auprès d'un mystérieux maître calligraphe.
Otsuki plonge petit à petit dans un cauchemar labyrinthique, à travers les bas-fonds miteux d'un enfer urbain peuplé de personnages troubles et criminels.
Un univers étrange et sensuel qui évoque Murakami, Edogawa Ranpo, Kyotaro Nishimura ; une écriture poétique qui mène une réflexion métaphysique sur la calligraphie, la sexualité et le temps.


Mon avis:


Intrigant, sombre, claustrophobe, le Calligraphe de Hisaki Matsuura ressemble beaucoup à un mauvais rêve pendant que vous le lisez. Alors que le nihiliste Otsuki trébuche sur ce qui peut ou non être un complot conçu pour le piéger, son Tokyo noir devient de plus en plus surréaliste. 

Aucune des personnes impliquées n'est ce qu'elle semble être, aucune d'entre elles n'a à l'esprit ses meilleurs intérêts; mais là encore, il n'a pas vraiment ses propres intérêts en tête lui non plus. 
Il est attiré par une offre d'emploi mystérieuse autour d'un film pornographique pas comme les autres, puis devient obsédé par une jeune fille (qui n'est peut-être pas si jeune après tout), puis se trouve tour à tour témoin et victime. Il retourne encore et encore sur les lieux du crime même s'il sait qu'il devrait fuir, attiré contre son gré, et il se noie dans une spirale de terreur melé au désir avec un brin d'auto-destruction. Il ne sert à rien de faire demi-tour.

Je ne pourrais pas dire que c'est une lecture agréable, mais si le désagrément ne vous rebute pas et que ce qui précède semble intrigant, cela pourrait être pour vous. C'est comme une rencontre entre Dennis Cooper et Haruki Murakami. Si ce dernier est l'écrivain de l'onirique, Matsuura serait celui du cauchemardesque. Si ce roman serait un film, il serait certainement un Lars Von Trier, dérangeant, des fois incompréhensible, mais beau. 

Certainement pas pour tout le monde, mais si vous êtes adepte de littérature japonaise, si vous avez lu et aimé Haruki Murakami, Ryu Murakami ou encore Kobo Abe, ce livre est pour vous! Si vous aimez sortir de votre zone de confort et que ça vous dit d'essayer ce qui ressemble à un trip de héroïne littéraire, jetez-vous sur le Calligraphe, une lecture que vous ne serez pas près d'oublier. 


Mot de la fin:

Une expérience de lecture unique. Je ne regrette absolument pas cette aventure, et je vous invite à vous embarquez, si vous vous en sentez capable! 







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